« …sans l’aide de subventions »

Je crois en la néces­sitée des sub­ven­tions. Pro­duire un album, même avec les dernières tech­nolo­gies, coûte cher. Il coûte cher en temps, en main d’oeu­vre et en tal­ent. Comme nous vivons dans un société où les ser­vices sont échangés con­tre de l’ar­gent, il est préférable d’en prévoir beau­coup si on veut pou­voir offrir au pub­lic un album de qual­ité.

C’est là qu’en­tre en scène les sub­ven­tions. Elles aident les artistes à se pay­er les ressources néces­saires pour don­ner à leur musique la pro­duc­tion et « l’emballage » sonore que le pub­lic aime enten­dre.

« Cet album a été réal­isé sans l’aide de sub­ven­tions ».

Ceux qui ont en main la Bande orig­i­nale du court-métrage « Je suis déjà morte » ont peut-être remar­qué cette phrase sur la pochette intérieure.

C’est dans un but mi-sar­cas­tique, mi-fierté que j’ai décidé d’in­scrire sur l’al­bum un appel au respect des fonds publics.

Les subventions sont utiles

Je crois en la néces­sitée des sub­ven­tions. Pro­duire un album, même avec les dernières tech­nolo­gies, coûte cher. Il coûte cher en temps, en main d’oeu­vre et en tal­ent. Comme nous vivons dans un société où les ser­vices sont échangés con­tre de l’ar­gent, il est préférable d’en prévoir beau­coup si on veut pou­voir offrir au pub­lic un album de qual­ité.

C’est là qu’en­tre en scène les sub­ven­tions. Elles aident les artistes à se pay­er les ressources néces­saires pour don­ner à leur musique la pro­duc­tion et « l’emballage » sonore que le pub­lic aime enten­dre.

Je ne vie pas de la musique

Alors, pourquoi n’ais-je pas demandé de sub­ven­tion? D’abord parce que je ne suis pas un artiste à temps plein. J’ai un tra­vail dans une sphère qui n’a rien à voir avec la musique. La musique pour moi, c’est plutôt un passe temps qui vient combler mes élans créat­ifs. D’ailleurs, je lève mon cha­peau aux artistes à temps plein qui se don­nent corps et âme à leur art. Ce style de vie serait pour moi trop incer­tain. Je préfère la sécu­rité. Mes élans sont cal­culés.

Mon tra­vail, donc, me per­met d’obtenir une par­tie des fonds néces­saires à l’en­reg­istrement, la réal­i­sa­tion et la pro­duc­tion de l’al­bum.

Je suis aus­si un auto­di­dacte. Avec le temps, j’ai appris de mes essais et erreurs (surtout de mes erreurs), je me suis intéressé à la prise de son, au mix­age et à la post-pro­duc­tion de plusieurs travaux. J’ai aus­si appris, grâce à mon tra­vail, à créer des con­cepts graphiques intéres­sants qui me ser­vent main­tenant lors de la réal­i­sa­tion de pochettes de disque et d’af­fich­es de spec­ta­cle.

Tout ça, com­biné avec l’achat, pièce par pièce, sur une péri­ode de 10 ans, des com­posantes néces­saires au fonc­tion­nement du stu­dio fait qu’au­jour­d’hui je peux réalis­er une grande par­tie du tra­vail moi-même.

Ce qui est mer­veilleux là dedans, c’est que je ne me charge rien; je tra­vail gra­tu­ite­ment pour moi-même. Bien sûr, je passe des cen­taines d’heures à réalis­er cha­cune des étapes du pro­jet, mais je le fais comme un passe temps, sans pani­quer avec mon paiement de loy­er ou ma prochaine épicerie.

Musique pour une minorité

Je crois aus­si, plus par­ti­c­ulière­ment pour la Bande orig­i­nale du court-métrage, que c’est un album de musique expéri­men­tale, qui peut intéress­er des gens ini­tiés à la musique élec­tron­ique mais qui n’a aucune chance de jouer un jour sur les radios com­mer­ciales d’As­tral Média et de Corus de ce monde, ou de trou­ver des mil­liers d’a­cheteurs. Alors pourquoi faire pay­er la com­mu­nauté pour un tel pro­duit, qui peut plaire à une minorité? Je crois forte­ment aux droits des minorités, mais je ne crois pas que ces minorités seraient brimées si elles devaient se pass­er de mon album.

Je mise donc sur l’aut­o­fi­nance­ment de mon pro­jet. Je vais laiss­er les gens acheter l’al­bum s’ils sont intéressés. Ceux qui ne le sont pas sauront que leur impôt n’a pas servi à la réal­i­sa­tion de l’al­bum.

Si je fais abstrac­tion du temps que j’ai passé à tra­vailler sur l’al­bum (oui oui, des cen­taines d’heures), la vente d’en­v­i­ron 25 copies de mon album pour­rait rem­bours­er l’ar­gent que j’ai investi pour l’im­pres­sion des pochettes et la dupli­ca­tion de dis­ques.

J’e­spère bien faire mes frais… ça va me don­ner le goût de faire un autre album plus rapi­de­ment.