Nouveau site Web

Depuis le début de l’an­née, je réfléchis à ma présence sur les médias soci­aux. Avec la polémique de Cam­bridge Ana­lyt­i­ca et l’u­til­i­sa­tion des don­nées per­son­nelles de Face­book, je me rends compte que les géants d’au­jour­d’hui peu­vent être ébran­lés et un jour dis­paraître.

#deletefacebook

J’ad­min­istre depuis août 2009 une page Face­book Patrick Mat­te Pho­tographe pour met­tre de l’a­vant mes pro­jets pho­to. À la veille de ses 10 ans, cette page m’a per­mis de faire de bons coups et ma apportée de belles oppor­tu­nités. Mais autant mon approche de la pho­to que les bonnes pra­tiques Face­book se sont mutées et ça ne sem­ble plus autant aujour­d’hui être un out­il adap­té à mes besoins.

La mod­i­fi­ca­tion à l’al­go­rithme du fil de nou­velles qui réduit la portée naturelle des pages est un aspect. La plu­part de mes pro­jets ne sont pas à but lucratif. Je pho­togra­phie en me lais­sant guider par mon inspi­ra­tion et j’ai besoin de partager cer­taines de ces images. Je ne souhaite pas pay­er un mon­tant d’ar­gent pour aug­menter la portée de mes pub­li­ca­tions. Les quelques fois où je l’ai fait, la valeur ajoutée n’a pas été con­clu­ante. Quelques “J’aime” de plus. Pas vrai­ment d’échange ni d’in­ter­ac­tion. C’est dom­mage parce que c’est un peu ça la base de ce qui est plaisant sur les médias soci­aux.

Instagram et la multiplication des comptes

Un autre prob­lème que j’ai, c’est que j’abor­de plusieurs sujets : les plus évi­dents comme les phares, l’hu­main, ma série de fan­tômes, mais aus­si des trucs qui m’in­téressent de plus en plus comme les paysages urbains. Pour bien fonc­tion­ner et être com­prise, une page doit se con­cen­tr­er sur un sujet, ou du moins sur un style visuel.

J’ai main­tenant qua­tre comptes dif­férents sur Insta­gram :

  • @chasseurdephares
    Un compte qui présente mes pho­tos de phares québé­cois. Ce compte à sa rai­son d’être parce qu’il est directe­ment lié à mon site de Chas­seur de phares.
  • @ghostsproject
    Un compte spé­ci­fique pour mes por­traits de fan­tômes. Je voulais avoir un endroit où il y a une uni­for­mité du style et du sujet. Par con­tre, la faib­lesse de ce compte tient du fait que je ne tra­vaille pas con­stam­ment sur ce pro­jet et qu’il est donc dif­fi­cile d’animer et de créer une com­mu­nauté autour de quelques nou­velles pho­tos par année.
  • @patrickmatte
    Mon compte per­son­nel pour partager des pho­tos pris­es de mon iPhone, sur le vif. C’est le plus expéri­men­tal de tous, mais je ne me per­me­ts pas d’y met­tre des pho­tos pris­es avec mon appareil pro­fes­sion­nel.
  • @patmattephoto
    Le petit dernier de mes comptes Insta­gram, c’est un endroit pour pub­li­er tous les autres pro­jets pro­fes­sion­nels tout en essayant de garder une cer­taine uni­for­mité. J’ai débuté avec des por­traits et de la pho­to de mode. J’es­saye d’y inclure quelques autres sujets sans bris­er l’u­ni­for­mité visuelle du pro­fil.

Mal­gré tous ces comptes, il me manque un espace pour partager des images plus expéri­men­tales, des nus (ils sont oblig­a­toire­ment cen­surés sur Face­book et Insta­gram) et des essais. Je m’é­parpille et je n’ose pas imag­in­er l’in­com­préhen­sion de la per­son­ne curieuse qui décou­vre ce que je fais et qui n’a pas le temps d’as­sim­i­l­er toute la struc­ture par sujets qui réside der­rière ma présence sur les médias soci­aux.

Revenir au Web de Tim Berners-Lee

En par­al­lèle à cette réflex­ion, je me suis sen­si­bil­isé au fait qu’on a un peu per­du de vue les bases du Web : un lieu sans pro­prié­taire, sans bar­rières, où la con­nais­sance est dif­fusée gra­tu­ite­ment. Joé Bus­sière a partagé (sur Face­book!) un bon arti­cle à ce sujet :

The web was nev­er sup­posed to be a few walled gar­dens of con­cen­trat­ed con­tent owned by Face­book, YouTube, Twit­ter, and a few oth­er major pub­lish­ers. It was sup­posed to be a cacoph­o­ny of dif­fer­ent sites and voic­es. And it would be easy to rebuild this cacophony—indeed, it nev­er real­ly died. There are plen­ty of indi­vid­ual sites out there still, and they pro­vide some (should I say most?) of the real­ly valu­able con­tent on the web.
— Mike Loukides, vice-prési­dent à la stratégie de con­tenu de O’Reil­ly Media

En lisant ces mots, je me suis rap­pelé de l’im­por­tance du site et de ses pages, l’u­nité de base du World Wide Web. Je me suis mis à réfléchir à une struc­ture qui me don­nerait la pos­si­bil­ité de présen­ter mes pho­tos comme je le sens, sans devoir me pli­er aux par­tic­u­lar­ités d’un Insta­gram ou d’un Face­book. Je me suis mis à rêver de rede­venir pro­prié­taire de mes don­nées (le con­tenu) et de pou­voir les réu­tilis­er au fil du temps en adap­tant le con­tenant. Je me suis pro­jeté dans quelques années, quand Face­book sera peut-être devenu un MySpace, ringard et désert. Je crois que j’au­rai alors mis du temps là où il le faut.

Besoin d’un outil

Pour attein­dre mon but, j’ai cher­ché un out­il qui me per­me­t­trait de partager mes pul­sions créa­tives en m’of­frant le plus de lib­erté pos­si­ble tout en me facil­i­tant la vie. L’idée de tout faire à la main n’é­tait pas viable à long terme. Trop long.

J’ai exploré la piste de Koken, un out­il de ges­tion de con­tenu (CMS) fait pour les pho­tographes. Bien qu’il rem­plisse bien sa fonc­tion pre­mière, la par­tie blogue n’est pas assez évoluée. De plus, la com­mu­nauté Koken n’est pas très dévelop­pée ni active.

J’ai ensuite regardé du côté de Word­Press, une valeur sûre :

  • C’est un logi­ciel libre qui est très, très util­isé. 30% des sites Web fonc­tion­nent avec Word­Press et il détient près de 60% des parts de marché des CMS.
  • Pour cette rai­son, il y a une com­mu­nauté gigan­tesque autour du logi­ciel.
  • Il est pos­si­ble d’héberg­er mon site là où je le souhaite et de chang­er de four­nisseur un jour sans que ça ait d’im­pact pour les vis­i­teurs du site.
  • Il est pos­si­ble de faire à peu près tout avec les bonnes exten­sions ou en mod­i­fi­ant l’apparence du thème util­isé.

J’ai donc refait mon site Web

Heureux que je suis. Je vais pou­voir y met­tre du con­tenu qui me ressem­ble. Mon site répond main­tenant à mes besoins, en m’of­frant une présence Web ver­sa­tile et durable.

Est-ce que les gens seront au ren­dez-vous? Bien sincère­ment, je ne sais pas.

La pho­to, la musique, le blogue… tous ces pro­jets sont pour moi des loisirs. Je me per­me­ts d’es­say­er et je m’a­justerai si néces­saire. Au fond, l’im­por­tant c’est d’ap­pren­dre.


Work in progress

J’aime quand les choses sont bien faites. Il reste sûre­ment quelques erreurs sur le site. Entre autres des liens brisés dans les anciens bil­lets de blogue. Si vous voyez quelque chose qui ne fonc­tionne pas, je vous serai très recon­nais­sant de me le sig­naler.


Retour aux sources

Je vous laisse avec une série d’ar­ti­cles de Anil Dash, CEO de Fog Creek Soft­ware, à pro­pos des fon­da­tions du Web :