Jour 7 : Jour de repos
Dimanche le 24 juillet
L'Auberge de Pointe-Ouest
Je me lève vers 8 h. Il fait très beau; une belle journée d'été. Aujourd’hui, c’est congé de déplacements. Danièle m’avait prévenu dès le début que la dernière journée serait libre. Je planifie donc me promener dans le coin en matinée et aller faire un tour au village en après-midi. Je ramasse et classe mes affaires. Je descends ensuite au rez-de-chaussée de l'auberge pour feuilleter un peu les livres sur Anticosti qui sont dans la bibliothèque. Au salon, je découvre qu’il y a une « antenne à cellulaire ». Le fonctionnement est indiqué sur une affiche accrochée au mur. Il faut utiliser un fil muni d'un embout de plastique et le placer sur notre cellulaire, le plus près possible de l'antenne. C'est connecté à une antenne extérieure, plus puissante, qui pointe vers Rivière-au-Renard en Gaspésie. C’est donc supposé amplifier le signal que je capte. Je l'essaye, mais ce n'est pas concluant.
Je vais faire une longue marche-photo sur la grève. Il y a des quantités énormes de bois flotté ici. Même des planches qui pourraient être utilisables telles-quelles. Dommage que je ne puisse pas mettre tout ça dans mes bagages. J'en profite pour monter à bord de l’épave du Calou pour l'explorer un peu. En revenant, je pénètre dans la forêt et suit un sentier de cerf. J'aperçois un cerf seulement, mais je découvre la forêt anticostienne du littoral ouest: sous-bois libéré de sa végétation, arbres morts. La végétation a la vie dure à cause du vent du large mais surtout à cause des cerfs qui mangent toutes les nouvelles pousses vertes. Ce qui réussit à pousser, c'est ce que le cerf n'aime pas manger.
Je retourne à l'auberge. Je dîne à la grande table et Héloïse arrive sur ces entrefaites. C'est elle qui s'occupe de l'auberge pour Danièle. Elle est de Montréal et fait du bénévolat, un échange de service contre l'hébergement et les repas. Un groupe arrivera à l’auberge plus tard en journée et prendra la chambre à plusieurs lits. Je descends donc mes bagages de la chambre #4 à la #1. Cette chambre possède une belle luminosité et est située du côté de la mer.
Port-Menier
Vers 12 h 45, je prends la route et fait un arrêt au village abandonné de Baie-Sainte-Claire. Ensuite, je continue jusqu'au feu arrière de Baie Ellis pour prendre de nouvelles photos sous le soleil. Au village, le Bella Desgagné, le bateau-traversier qui vient à l’île régulièrement, est sur son départ. Il finira sa montée jusqu'à Sept-Îles puis Rimouski pour ensuite recommencer : Sept-Îles, Port-Menier, puis les villages de la basse Côte-nord. Ce bateau est bien pratique pour les résidents puisqu’il livre des biens commandés, pour beaucoup moins cher que l’avion.
Je visite l'écomusée. Il contient plusieurs artéfacts intéressants ainsi que de beaux agrandissements de photos du château Menier. La guide est née sur l’île et elle n'est jamais allée dépassé Vauréal. Elle est impressionnée que je sois allé aussi loin à l’est. Après ma visite, je me promène au village, remonte la rivière à pieds jusqu'au lac Saint-Georges et me rends à l'Auberge Port-Menier. C'est dimanche et la boutique est fermée la fin de semaine. J'aimerais bien m'acheter un petit souvenir, un livre peut-être. Je passe à l'épicerie pour me ramasser un Gatorade et vais chez Danièle. On discute un peu pour le montant que je lui dois et ensuite je soupe sur la table à pique-nique en face de chez elle, avec vue sur la baie.
Après le souper, je photographie la rue du Cap-Blanc. Je prévoyais continuer un peu ma tournée photo mais je réalise que je n’ai plus d’énergie. Je vais plutôt aller me reposer.
Coucher de soleil
Je retourne à l'auberge vers 18 h 30. Il y a « beaucoup » de trafic : on est trois véhicules qui se suivent sur le chemin de Pointe Ouest. Je m'étends un peu sur mon lit pour relaxer. J’entends une voix d’homme qui chante un chant amérindien dans le salon. Il pratique des techniques de vocalises. Je crois qu'il pense qu'il est seul...
J'ouvre la porte et ça confirme ce que je pensais : il croyait être seul. Il reste surpris quand je sors de ma chambre, qui donne sur le salon. Il s'appelle Jérémie. Il fait partie d'un groupe de quatre artistes qui font une résidence ici.
Je sors pour regarder le coucher du soleil. Je ne peux m'empêcher de photographier les ruines de l'ancienne maison du gardien, mais je finis par m'assoir et j'observe tranquillement le coucher du soleil, ce « spectacle gratuit » qui m’est offert par la nature. C'est déjà ma dernière nuit ici, et la finale est grandiose avec un ciel de feu.
De retour à ma chambre, je relaxe sur le lit en finissant ma bouteille de blanc. J'ai hâte de retourner à la maison. Vivement demain!
Fin du jour 7 : 1100 km parcourus au total. Aucune crevaison. Aucun chevreuil frappé sur la route.