Chefs d’oeuvres pop

J’aimerais vous présen­ter 2 chan­sons qui sont pour moi des mod­èles d’écri­t­ure et de com­po­si­tion, des notes par­faites de la musique pop­u­laire. J’e­spère vous don­ner le goût de les écouter.

Chefs d’oeuvre #1 : Intervention par The Arcade Fire (Neon Bible, 2007)

C’est l’orgue de l’église Saint-Jean-Bap­tiste de Mon­tréal qui ouvre la pièce, suivi d’une gui­tare acous­tique et de la voix de Win But­ler. La mon­tée instru­men­tale se pour­suit tout au long de la chan­son avec des cordes et voix qui nous bercent dans la tour­mente. La mélodie est forte et lyrique, comme si elle prove­nait d’une pièce clas­sique oubliée.

Les paroles sont dures. Cer­tains les asso­cient à une rébel­lion con­tre l’ad­min­is­tra­tion Bush et la droite religieuse améri­caine. Oui… ça pour­rait être ça. C’est à peu près aus­si clair qu’une prophétie de Nos­tradamus. Mais l’im­por­tant c’est que l’é­coute de cette chan­son nous donne un besoin irré­sistible de réflex­ion et d’in­tro­spec­tion. Et que par sa forme, sa mélodie et sa force, la con­clu­sion nous sem­ble pos­i­tive. Ça fait du bien.

Chefs d’oeuvre #2 : Go or Go Ahead par Rufus Wainwright (Want One, 2003)

C’est en douceur et de manière aéri­enne que Rufus Wain­wright débute son com­bat, mélangeant plusieurs images de mytholo­gie clas­sique. Cette chan­son par­le peut-être d’une his­toire d’amour et de déchire­ment. Elle par­le peut-être aus­si de la drogue comme amour et de la perte qu’elle engen­dre. Musi­cale­ment, on sent la pres­sion, la lour­deur jusqu’à l’ex­plo­sion du refrain, où l’au­teur demande sa libéra­tion. Une gui­tare planante, des voix qui font des arpèges et la mélodie lente, mais si puis­sante. Le tout cul­mine à 4m21s avec le “Look in her eyes, for­get about the ones that are cry­ing” dans un des plus beau moment musi­cal qu’il m’a été don­né d’en­ten­dre.