Il y a de ces albums qui nous donnent une envie irrésistible de bouger les pieds. Un album qui s’écoute trop bien dans la voiture. Pas quelque chose de « rock on », c’est plutôt un album pour « chiller ». Vous me suivez?
Je vous parle de Mathangi Arulpragasam, née en 1977 au Sri-Lanka, et aujourd’hui connue sous le nom de M.I.A. Sa musique? De la pop d’avant-garde. Elle impressionne par sa recherche sonore – sampling, compressions lourdes & lo-fi – qui forme un tout qui respire l’avant-gardisme, le minimalisme et le non conventionnel. M.I.A. se démarque aussi par son parlé-chanté bien maîtrisé, près du rap mais avec quelques notes musicales ici et là.
Son 2ième album, Kala, porte le nom de sa mère. Il a été choisi meilleur album de 2007 par le réputé magazine RollingStone :
[…] an international block party with a sonic imagination nobody else could match all year. […] with a Day-Glo sensibility rooted in the Native Tongues hip-hop of the Jungle Brothers and De La Soul, but with the political rage of Public Enemy.
C’est qu’en plus d’être un succès sonore, l’album surprend par son approche artistique. Les sujets qui y sont traités et l’engagement de la protagoniste envers la société, la démocratie, le tiers-monde et la pauvreté sont peu communs dans ce style musical. À titre d’exemple, dans la chanson « Mango Pickle Down River », elle donne la parole à de jeunes rappeurs aborigènes, qui parlent de leur vie et de leur vision du futur.
Kala devait à l’origine être enregistré au États-Unis, mais – chance ou destin – des problèmes de visa ont forcé M.I.A. à l’enregistrer à la nomade : Inde, Trinidad, Jamaïque, Japon, Australie… On comprend plus facilement pourquoi il en résulte un mélange musical résolument global.
Essayez-le. Ça élève l’âme… et ça fait bouger les pieds.